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LEROY - Stéréo-panoramique Leroy (1903)

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Stéréoscopes
 
Lucien Leroy, diplômé de l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures, fut un de ces brillants ingénieurs qui contribuèrent à la renommée des technologies françaises jusque dans les années 30.
En qualité d'ingénieur constructeur, son nom est associé a de très nombreuses réalisations. Une des plus célèbres fut un distributeur d'impulsions électriques qu'il co-invente en 1894 avec Charles Bazin et qui sera utilisé par Albert Londe dans ses recherches en chronophotographie. Lucien Leroy s'est également intéressé au domaine des transmissions. On lui doit plusieurs réalisations dans ce domaine, dont un récepteur télégraphique militaire de campagne et un télégraphe de poche.

Ses travaux sur la chronophotographie l'amenèrent à rencontrer un autre ingénieur constructeur : Charles Dessoudeix, spécialisé dans l'horlogerie. Celui-ci possédait une entreprise qui fut reprise par Charles Bazin puis par Lucien Leroy.

Ce dernier va orienter cette entreprise de micromécanique vers la conception et la fabrication d'appareils photographiques de haute précision.


Stereo-Panoramique Leroy (1903) avec objectifs Lacour-Berthiot
et déclencheur souple Antinoüs

Le Stéréo-Panoramique Leroy est un très ingénieux appareil photographique, à la fois performant et polyvalent. Sa longévité aux catalogues des principaux revendeurs de matériel photographique atteste de sa grande qualité et du succès commercial qui fut le sien.

Sa principale originalité tient dans la possibilité qu'il offre de réaliser aussi bien des photographies stéréoscopique 6 x 6 cm ou des photographies panoramiques 6 x 13 cm.

Certes, on retrouvait cette offre chez plusieurs concurrents, notamment ceux proposant des appareils types Jumelle à décentrement horizontal. Toutefois, l'originalité de la solution trouvée par Lucien Leroy pour permettre ce double format de prise de vue place son appareil très au dessus des autres en terme de qualité de réalisation et de facilité de mise en oeuvre.

L'idée de Lucien Leroy fut de placer la platine obturateur à l'arrière des objectifs ce qui simplifie la mobilité des objectifs.. L'un de ceux-ci peut alors pivoter sur un axe afin d'être ramené au milieu de l'appareil.  En mode panoramique, l'objectif non utilisé devait être recouvert de son bouchon occultant.

Autre caractéristique intéressante, le trou de chaque obturateur a deux fois la surface de la lentille arrière. Du coup, en mode panoramique, il passe 50% de lumière en plus ce qui permet d'obtenir des vues 6 x 13 très lumineuses.

Sur le plan optique, le Stéréo-panoramique fut proposé avec des objectifs de grandes marques. Tous ont une distance focale comprise entre 80 et 82 mm offrant le meilleur compromis pour les deux formats proposés.

En 1914, le choix suivants d'optiques (toutes munies d'un iris) était proposé :

bulletAnastigmat Darlot à 5 lentilles f=80mm
bullet

Ross 1:8,5

bulletKrauss Protar Zeiss III 1:9 f=82mm
bulletGoerz double anastigmat à 6 lentilles 1:8,5 f=80mm
bulletTessar Zeiss 1:6,3 f=80mm (moins performantes pour les vues panoramiques)
bulletLacour-Berthiot Eurigraphe Anagstigmat 1:6,8 f=80m

On peut supposer que les objectifs de marques allemandes Zeiss et Goerz n'équipèrent plus les appareils Leroy à partir de 1914.
Pour information, l'appareil exposé ici fut acheté avec des optiques Krauss Protar de Zeiss mais celles-ci furent remplacées par la suite par des lentilles Lacour-Berthiot bien plus performantes.

L'obturateur propose 5 vitesses (+ pose) sélectionnables à partir d'un commutateur situé en haut à droite de l'appareil.
La position 1 donne 1/10 seconde, 2 = 1/25 seconde, 3 = 1/45 seconde, 4 = 1/60 seconde et 5 = 1/75 seconde.

Cet appareil permettait également la réalisation d'autochromes grâce à l'utilisation de châssis spéciaux et de deux lentilles correctrices pour les objectifs.
 

J'ai eu le privilège d'acquérir cet appareil exceptionnel auprès d'une dame qui le détenait depuis de très nombreuses années. Il avait été acquis par le grand-père de son époux en 1914.
Qu'elle ne fut pas mon émotion lorsque, en plus d'accepter de me transmettre cet appareil photographique, elle me remis un courrier daté d'août 1914 et adressé au grand-père de son mari. Cette lettre, rédigée et signée de la main même de Lucien Leroy, explique comment effectuer le nettoyage de ses objectifs.
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